Interview de Yann Duchemin, Ingénieur par la formation continue Fontanet
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Quel a été votre cursus avant d’intégrer la formation Fontanet ?
Au départ, j’avais deux BTS, le premier en informatique industrielle, le second en réseau et télécoms obtenu en alternance. Mon diplôme en poche, j’ai intégré Lucent Technologies à Déville-lès-Rouen en tant que Responsable réseau. C’était un peu avant les années 2000, et le marché du travail présentait des opportunités dans le domaine réseau et télécoms. Puis il y a eu une restructuration chez Lucent. J’allais perdre la dimension internationale qui me plaisait beaucoup dans mon poste et j’étais un peu réticent à la mobilité. J’ai donc décidé de me tourner vers de « nouveaux horizons ».
Par la suite, j’ai occupé différentes fonctions comme celle de Responsable informatique dans une entreprise de chimie fine, Carlo Erba à Val de Reuil. J’y suis resté quelques années. J’y avais une partie relations internationales, notamment avec Milan en Italie, ce qui me plaisait.
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Qu’est ce qui a motivé votre envie de suivre la formation Fontanet ?
Je me suis retrouvé demandeur d’emploi après un licenciement économique. C’est à ce moment que la question du diplôme s’est posée. Mes BTS ne correspondaient pas aux exigences des entreprises dans les offres auxquelles je prétendais. Je me suis alors mis à rechercher une façon de valider mes acquis professionnels. Quand je me suis renseigné sur les VAE (Validation d’acquis par l’expérience), la formule ne m’enthousiasmait pas, notamment car elle n’offrait pas l’acquisition de compétences complémentaires. Je me suis alors intéressé à deux possibilités de formation, dont l’ESIGELEC.
Dans l'aute option, la formation proposait une partie administration et management plus large alors que l’ESIGELEC privilégiait la partie technique. Par rapport à mon profil, j’avais une préférence pour cette deuxième option. En tant que demandeur d’emploi, une partie de cette formation allait être financée par la Région. C’est pourquoi, je devais insister dans mon dossier sur mon employabilité dans un cadre local, une fois mon diplôme obtenu. Monter ce dossier a demandé beaucoup de travail même si j’ai été épaulé par l’ESIGELEC et en particulier par Laurence Nacer Khodja qui travaille à la Direction des Relations Ecoles Entreprises. C’est vrai que j’étais un peu frileux à l’idée de reprendre mes études. Marié avec un enfant et une maison en construction, c’est plus difficile de se lancer dans l’aventure.
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Comment s’est passée la formation ?
La formation s’est bien passée avec un démarrage adapté, une sorte de remise à niveau avec les étudiants étrangers. Puis nous, les Fontanet, avons été mêlés avec les groupes d’étudiants en filière classique. Mais ce retour à l’école demande beaucoup de sacrifices, tant au niveau temps qu’au niveau financier. C’était très dur, cela a demandé beaucoup de travail et d’investissement. Il faut être honnête, quand on a une famille, c’est moins facile que pour un jeune de 20 ans. Heureusement, il y avait une vraie solidarité. Entre Fontanet, on se comprenait. Tous savaient à quel point ces concessions sont importantes. Quand j’ai fait ma formation, il y avait une réelle cohésion de groupe qui est restée intacte quand nous avons été séparés dans différents groupes, et qui perdure aujourd’hui encore. Nous sommes d’ailleurs toujours en contact.
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Comment s’est passée votre vie professionnelle depuis l’obtention de votre diplôme en 2007 ?
La formation Fontanet offre pas mal de perspectives et permet de rebondir professionnellement. Avec mes 10 ans d’expérience et un diplôme d’ingénieur en poche, je n’aurais pas eu de difficultés à trouver un emploi. J’ai travaillé dans différentes entreprises. J’ai même occupé un poste de responsable d’affaires, ce qui n’était pas initialement mon domaine de prédilection. Mais cela ne me correspondait pas vraiment. J’avais envie de changer d’orientation professionnelle. A la fin de mon cursus, j’avais effectué plusieurs stages dans des UMR du CNRS en traitement d’images et plus particulièrement en astrométrie (mesures de position d’astres). Cela m’a passionné. J’ai donc décidé de me lancer dans la recherche liée à l’astronomie et à l’astrophysique, même si cela signifiait revenir à zéro côté expérience et grille de salaire ! Mon intérêt pour l’aéronautique m’a permis de me constituer un réseau. Ainsi, c’est grâce à une rencontre au Salon du Bourget que j’ai intégré l’IRSEEM début 2010 pour un contrat d’un an sur un projet sur la visée stellaire.
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Quelles sont vos perspectives d’avenir ?
Mon contrat arrive à terme en début d’année 2011. Je ne suis pas encore fixé sur ce que je ferai, peut-être travailler au Campus Intégration Systèmes Embarqués ou me lancer dans une thèse, qui sait ? Aujourd’hui, j’ai des compétences en management, en gestion d’entreprise, et un bagage technique qui ne cesse de croître au sein d’une équipe formidable. C’est cette émulation qui rend un groupe compétitif. La formation FONTANET est une démarche qui amène au-delà du changement de fonction ou d’employeur. Pour moi, cette phase a été révélatrice d’un besoin de changement d’orientation en profondeur. Une fois initiée, il me semble important d’aller plus loin dans la démarche.
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Et si c’était à refaire ?
Si c’était à refaire… C’était dur… Mais je le referais.
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