Portraits de diplômé-e-s de l’ESIGELEC au parcours professionnel remarquable et qui n’ont jamais oublié leurs années d’étudiant-e.
Aujourd’hui : Marion Alecci, chef de service de génie biomédical, CIUSSS Montréal
Elle a cette pointe d’accent et ces expressions typiques qui démontrent que cela fait quelques années qu’elle habite au Québec. Sept ans après avoir obtenu son diplôme de l’ESIGELEC, Marion Alecci est en effet bien installée dans sa vie montréalaise, à la tête du service de génie biomédical du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal. Cette structure, (centre intégré de santé et de services sociaux), issue d’une récente réforme du système de santé québécois, regroupe tous les domaines de la santé, dans une zone géographique donnée. Le CIUSSS où travaille Marion comptabilise près de 150 installations sur une trentaine de sites et emploie 18 000 personnes.
C’est de ce côté-ci de l’Atlantique que Marion a vu naître son intérêt pour le biomédical. Si, avec son bac en poche, elle ne savait pas trop vers quelle direction s’orienter, ses compétences dans les matières scientifiques l’ont guidée vers une école d’ingénieur, plutôt généraliste, « pour avoir le choix ». La journée d’accueil à l’ESIGELEC fut décisive : « J’ai bien aimé l’ambiance, le cadre, le programme, la possibilité de suivre une prépa intégrée. Je n’ai pas hésité longtemps pour me décider ». Avec une mère travaillant dans le milieu médical, des stages dans le secteur biomédical, le chemin s’est alors vite tracé.
De ses cinq années à l’ESIGELEC, Marion garde, à l'image de beaucoup d’autres diplômés, le souvenir de son engagement dans les associations étudiantes : « Partir en déplacement, comme lors de la croisière Edhec, pendant laquelle on représentait l’école, on portait ses couleurs, ce furent des moments très forts, motivants, fédérateurs ». Elle continue à suivre l’actualité de l’ESIGELEC, principalement sur les réseaux sociaux. Elle a pu ainsi se rendre compte qu’une association qu’elle avait montée, avec quelques amies, plus pour s’amuser qu’autre chose, les « Pompoms Girls », existe encore… Mais surtout, avec le recul, elle sait ce que l’école lui a apporté dans son métier : « apprendre à se responsabiliser, à se débrouiller, à trouver les solutions par soi-même. Être proactif, c’est ce à quoi nous sommes confrontés au travail. Et tout ce qu’on fait à l’ESIGELEC nous prépare à cela, par exemple dans les projets de groupe ».
Gestion de projet
À la fin de son cursus d’ingénieur, elle souhaitait ne pas entrer tout de suite dans la vie professionnelle. L’idée d’approfondir ses connaissances l’intéressait, et la possibilité de passer une maîtrise en génie biomédical à Montréal lui permettait d’ajouter le plaisir de découvrir une nouvelle culture, un nouveau mode de vie, avec l’atout francophone en plus. Elle a suivi un stage à l’hôpital pour enfants Sainte-Justine, puis intégré le CIUSSS, prenant après quelques années, dont un intérim, le poste de chef de service.
L’ingénieur biomédical est celui qui fait le lien entre le clinique et la technologie. « Nous nous occupons de tous les équipements médicaux, autant dans le cadre de remplacement d’équipements médicaux que dans l’élaboration, l’achat et l’installation des besoins pour l’ouverture d’un nouveau bâtiment », résume Marion. « Nous faisons de la gestion de projet, du conseil, en partant des besoins des médecins, des infirmières, et en leur proposant les réponses les plus adaptées en fonction des moyens, des technologies ». Pour que le dialogue soit le plus constructif, Marion a suivi des cours d’anatomie à son arrivée et ne cesse de discuter avec les équipes médicales pour comprendre les détails de leurs métiers, les types d’instruments, les obligations. Dans ce métier où il se passe toujours quelque chose, elle apprécie particulièrement « l’idée d’être utile à la société, d’avoir un impact positif sur les patients et aussi le fait de gérer un service, de mettre ma vision, ma façon de penser, d’avoir une équipe avec laquelle on peut échanger, progresser ».
Progresser, c’est ce qui fait partie d’elle-même. Pour preuve, Marion suit un MBA à Montréal. Histoire d’ajouter une corde « gestion et management » à son CV, pour mieux maîtriser la suite de sa carrière.
« Je n’ai pas d’objectif spécifique, je ne suis fermée à aucune opportunité. Je veux continuer à évoluer, à monter dans la hiérarchie, mais en gardant un vrai équilibre entre ma vie privée et ma vie professionnelle », précise-t-elle. Elle se trouve là où il faut cela. Au Québec, on respecte beaucoup le temps personnel, la liberté individuelle, on comprend que tout ne se passe pas au bureau, on est attentif à la santé mentale. « J’ai beaucoup d’activités en dehors du travail », raconte Marion, qui adore le vélo, les randonnées et, surtout, la danse, le rockabilly / jive qu’elle a découverts à son arrivée au Canada, et qu’elle exerce aujourd’hui en compétition.