Mélanie Barillère, étudiante en 3è année à l’ESIGELEC, originaire de Bernay (Eure), intégrera en octobre prochain l’Agence Spatiale Européenne (ESA) dans le cadre du programme Young Graduate.
C’est à Noordwijk, aux Pays-Bas, au sein du Centre européen de technologie spatiale, là où sont conçus la plupart des véhicules spatiaux de l’ESA et ses activités de développement, que Mélanie Barillère entamera sa carrière professionnelle. La jeune étudiante âgée de 23 ans, issue de l’ESIGELEC a su intéresser et convaincre les responsables de l’agence spatiale lors de deux entretiens effectués au téléphone, entièrement en anglais.
Quand elle prendra son poste aux Pays-Bas, à l’issue de sa formation d’ingénieure et après une rapide phase d’immersion, Mélanie sera affectée au département « Business Software Engeneering ». « Je serai en charge de la présentation de l’ensemble des données sous forme de tableau de bord, pour les rendre explicites et utilisables par les équipes. Je suis également mobilisée sur l’intelligence artificielle, sur des algorithmes de recherche, l’analyse des étapes d’un processus, pour le suivi des satellites ». Si tout se passe bien, Mélanie pourra poursuivre l’expérience pendant une autre année. Par la suite, elle espère pouvoir continuer à travailler dans le spatial et l’informatique.
Big Data
L’espace a toujours fait partie des centres d’intérêt de Mélanie. Mais si elle suivait l’actualité de la NASA ou de l’ESA, si elle a regardé le décollage de l’ISS avec Thomas Pesquet à son bord, si elle est férue de science-fiction, découverte avec « la nuit des temps » de Barjavel et poursuivie avec les BD de Léo (lui-même ancien élève ingénieur), elle ne pensait jamais pouvoir travailler dans ce domaine. « Je n'imaginais pas avoir le bagage suffisant », explique-t-elle. En début d’année, elle a appris que l’ESA se lançait dans une campagne de recrutement de spationautes. Mélanie s’est alors demandée si elle pouvait tenter sa chance sur d’autres métiers. En cherchant sur le site internet de l’agence, elle a pris connaissance du programme « Young Graduate », donnant la possibilité à de jeunes diplômés d'évoluer au sein de l'ESA pendant un an, à l’étranger. « J’ai vu qu’une offre correspondait parfaitement à ce que je sais faire et ce que je veux faire. J’ai donc décidé d’envoyer mon CV », precise-t-elle.
Ce qui captive Mélanie, c’est l’analyse des données. C’est pour cela qu’elle a choisi l’ESIGELEC. « J’ai toujours été passionnée par l’informatique. Après mon bac, sur le conseil de mes professeurs, j’ai regardé les programmes des écoles d’ingénieurs. J’ai vu tout l’intérêt de la formation généraliste de l’ESIGELEC et notamment la dominante Big Data qui me motivait particulièrement. J’ai appris énormément sur ce sujet, mais aussi dans de nombreux autres domaines. », témoigne-t-elle.
Pourtant, elle ne croyait pas vraiment que l’ESA donnerait suite à sa candidature. Mais c’est bien une convocation à un premier entretien que Mélanie a reçue, quelques semaines après l’envoi de son courrier. « J’ai eu 48 heures pour me préparer ! J’ai appris le maximum d’informations sur leurs projets, leur stratégie… ». Pendant quinze minutes, Mélanie fut interrogée par trois membres de l’ESA (un allemand, un autrichien, une italienne) sur son parcours, notamment son choix de l’alternance et aussi sur son travail comme animatrice. « J’ai eu le sentiment que cela s’était bien passé, mais je n’ai pas eu de nouvelles pendant quelques semaines. Puis j’ai reçu un nouveau mail pour l’entretien final ».
Une vraie fierté
Pendant 75 minutes, le niveau fut plus élevé : des questions techniques mais aussi plus généralistes et très ouvertes, afin de tester son aisance, son agilité intellectuelle, sa capacité de réflexion, sa personnalité. « J’ai eu le sentiment que tout s’est passé très vite. Mon cerveau tournait à plein régime, mais j’ai réussi à me mettre dans une bulle, à être très concentrée, un peu comme pendant les deux années de prépa intégrée de l’ESIGELEC. J’ai eu un contrecoup en raccrochant, un gros coup de chaud ! », raconte Mélanie. Et puis la bonne nouvelle est arrivée : « Il m'a fallu quelques jours pour réaliser. C’est une vraie fierté pour moi : c’est mon CV qui a été retenu, c’est moi qui ai passé les entretiens. C’est énorme de participer à l’aventure spatiale européenne. J’ai aussitôt appelé mes parents, libraires à Bernay. Je suis fière de les rendre fiers, d’autant plus que nous ne sommes pas une famille de scientifiques. Ils ont toujours cru en moi ».
Ses études à l’ESIGELEC lui ont donné le bagage nécessaire pour vivre cette aventure. « Les compétences humaines et techniques que j’ai acquises à l’école et en apprentissage correspondaient à ce qui était demandé et attendu », souligne-t-elle. « L’école permet d’obtenir une vraie culture générale d’ingénieur et l’alternance offre un point de vue parfait sur les exigences du monde de l’entreprise ». Autre atout pour Mélanie, l’engagement au sein du bureau des sports, pour donner des cours d’escalade (sa passion), et comme membre élue. « C’est un excellent complément du cursus scolaire. On apprend sur des domaines spécifiques, sur le management d’équipe, sur la prise de parole en public. Je n’hésite jamais à me faire entendre, à porter les sujets ». Autant d’expériences, d’instants vécus, qui vont permettre à Mélanie de parfaitement faire décoller sa carrière.