Portraits de diplômé-e-s de l’ESIGELEC au parcours professionnel remarquable et qui n’ont jamais oublié leurs années d’étudiant-e.
Blandine Delaporte, manager, SentinelOne
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Ne pas suivre sa vocation d’enfance n’est pas toujours source de regrets. Blandine Delaporte voulait être astronome. Ecoutant les conseils de son père, Ingénieur des Ponts et Chaussées, elle se dirigea vers les classes préparatoires. Après son bac et une prépa dans son Lyon natal, elle a rejoint l’ESIGELEC.
L’informatique était en pleine croissance, portée notamment par toutes les problématiques autour du passage à l’an 2000. L’option « Réseaux Systèmes Télécoms », proposée à l’époque par l’école, permettait aux diplômés de surfer sur cette vague. Pour Blandine, ce fut vers l’analyse de données boursières qu’elle se tourna ensuite au sein de Fininfo, devenu depuis Six Telekurs. Il s’agissait de transmettre aux banquiers et assureurs les informations sur ce qui se déroulait dans les marchés boursiers. « C’était très exaltant, nous étions plusieurs ingénieurs qui touchions à de nombreux domaines, dans une excellente ambiance et une atmosphère passionnante de travail. C’était très intéressant et formateur », raconte-t-elle.
Casser la routine
Mais déjà Blandine avait en elle l’envie de progresser, de se renouveler, de se confronter à de nouveaux défis. Elle entra ainsi en 2006 chez SFR, comme ingénieur réseaux puis devint chef de projet dans les systèmes d’information. « J’ai eu la chance d’évoluer à différents postes, jusqu’à manager une équipe de 12 personnes ». Un autre challenge, celui de gérer des troupes totalement masculines, découvrir un métier dont elle ne maîtrisait pas pleinement l’entièreté des codes. Puis de nouveau le souffle du changement est venu croiser son chemin. L’envie de se sortir des contraintes et des process d’un grand groupe. En mobilisant son réseau, elle rencontra le directeur technique France de Check Point Software Technologies, qui était à la recherche de nouvelles compétences. « J’y suis allée avec beaucoup d’humilité. Je ne connaissais pas le métier d’avant-vente et d’éditeur de solutions », décrit Blandine. Cette entreprise israélienne, pionnière dans le domaine de la cybersécurité (fondée en 1993) lui a permis de prendre son envol comme manager : « Je pouvais combiner l’aspect technique et commercial, dans un milieu passionnant, en évolution constante, avec une vraie ouverture culturelle ».
S’enrichissant de cette expérience, elle eut envie d’aller découvrir de nouveaux horizons, d’aller vers un autre environnement, portée par cette volonté de toujours faire mieux, de repousser ses limites, de casser la routine. Elle vient de rejoindre la startup SentinelOne, comme manager d’une équipe d’avant-vente, sur le secteur de l’Europe du Sud et du Moyen-Orient. « L’entreprise est en pleine croissance. Nous allons recruter et donc structurer, organiser. J’adore ce genre de mission ». Le travail ne va pas manquer dans ce domaine de la cybersécurité qui prend une importance de plus en plus vitale pour les entreprises et les gouvernements.
Un parcours de vie
Au-delà de cette passion pour sa profession et son entreprise, Blandine Delaporte regarde avec attention l’évolution sociologique des métiers de l’informatique. « On est à peine à 15 ou 16 % de femmes dans la cybersécurité. Cela veut dire qu’on se prive de la moitié de la population. Alors qu’il est essentiel, quand on réfléchit à des solutions, des programmes, d’avoir la vision, l’analyse des femmes. Nous n’abordons pas les sujets de la même façon, et cela fait courir le risque de passer à côté de certains points importants ». Elle regrette aussi que les jeunes étudiantes n’aillent pas assez vers la technique pure, le développement : « il reste du travail à faire pour expliquer aux collégiennes, aux étudiantes, que l’informatique regorge de métiers intéressants pour elles. On progresse, mais encore trop doucement ».
Elle aimerait voir plus de jeunes filles dans les promos de l’ESIGELEC, même si elles sont plus nombreuses qu’à son époque. Une école avec laquelle elle garde un lien fort, notamment au sein de l’association des diplômés dont elle apprécie le dynamisme récent. Une école dont elle se souvient avec émotion d’un personnel d’encadrement « extrêmement bienveillant, présent auprès des élèves pour les soutenir et les accompagner », d’une pédagogie qui permet d’apprendre à réfléchir, à évoluer, à ouvrir ses horizons, à s’adapter et d’une vie associative très riche. Le meilleur exemple est celui du Gala pour lequel le club vidéo tournait un film. « Nous avions choisi comme thème le voyage dans le temps. L’école nous a accordé un financement matériel important, pendant deux mois nous avons monté une vraie équipe de tournage, avec les acteurs, les réalisateurs, les scénaristes, les techniciens. Cela nous a appris à travailler en groupe, à faire de la gestion de projets, à respecter les délais, à suivre un budget. On nous faisait confiance. C’est un très grand souvenir ». L’ESIGELEC, c’est aussi l’endroit où Blandine a rencontré son mari, Frédéric. Cela compte, dans un parcours de vie…
Thomas Barré, Ingénieur Essai et Mise au Point Véhicule | Calibration & Validation Système chez UTAC CERAM
Les sports mécaniques ont toujours rythmé la vie de Thomas Barré. Durant sa scolarité à l’ESIGELEC, il s’est investi au sein de l’association Défi 24, jusqu’à revêtir la combinaison de pilote de bateau pendant les 24 heures motonautiques de Rouen. Aujourd’hui, il travaille pour l’UTAC CERAM, le leader français des essais automobiles. Sur la piste de Miramas, longue de 6 km, ce qui autorise bien des expériences, il teste les futurs véhicules du groupe BMW (BMW, Mini, Rolls-Royce). « Nous sommes axés sur l’endurance moteur – boîte – châssis et sur l’endurance haute-vitesse », explique-t-il. Les essais se déroulent sur des cycles 50 000 km, par des chauffeurs qui se relaient 24h / 24h, dans des conditions de conduite « sévérisée ». « On va à vitesse maximale, on travaille sur le freinage et l’accélération le pied dedans », raconte Thomas. « On va vraiment venir chercher les performances pour vérifier leur fiabilité et éventuellement pouvoir effectuer les évolutions nécessaires ». Diesel, essence, hybride, électrique, prototypes ou préproduction, toute la future gamme est passée au crible. Une fois sorti de la voiture, Thomas analyse l’ensemble des données reçues par les capteurs et calculateurs, les confronte à ses sensations et échange avec les ingénieurs du groupe pour leur faire part de ses ressentis.
Thomas a également travaillé son coup de volant pendant sa scolarité à l’ESIGELEC, dans la plus grande course d’endurance motonautique au monde. C’est tout naturellement qu’il a rejoint le Défi 24. La première année, dans la communication puis comme ravitailleur, les deux années suivantes comme pilote: « c’est une expérience passionnante. La compétition, la Seine de nuit, la gestion du plan d'eau avec les bolides qui déboulent à 100 km/h plus vite que nous ». Une place au pied du podium puis une course finie malgré un retournement, le bilan fut plus que positif. « L’ESIGELEC nous a constamment accompagnés, soutenus. Financièrement, bien sûr, mais aussi par une vraie écoute, une authentique bienveillance. Aucune autre école ne permet de vivre ce genre d’expérience », se souvient-il.
Grandir avec ses passions et mûrir dans son parcours professionnel, c’est un peu le résumé des cinq années que Thomas a passées à l’ESIGELEC, prépa intégrée comprise : « Evoluer dans le monde de l'automobile était mon choix, mais je n’avais pas d’idée arrêtée sur le secteur, le domaine. C’est pour cela que j’ai privilégié une école généraliste, qui permet de se construire, d’apprendre, de bénéficier d'un parcours vaste et pluridisciplinaire ».
Moments forts
L’alternance rentre aussi dans les atouts de l’école. La 3e année du cycle ingénieur, effectuée au sein du groupe Coyote, en travaillant sur l’amélioration des interfaces boîtiers / smartphones lui a permis de «suivre un projet de A à Z», ainsi que «de savoir ce que je ne voulais pas faire : travailler dans un bureau». Être pratique, en lien étroit avec les réalités de l’entreprise, voilà qui caractérise la scolarité à l’ESIGELEC. « C’est ce qu’attendent les recruteurs : cette capacité à penser différemment, à ne pas se cantonner à une fiche de poste, à réfléchir à tous les tenants et aboutissants d’une mission », confirme Thomas. « L’ESIGELEC est reconnue pour cela, pour la façon dont ses étudiants sont en mesure d’agir, de se débrouiller dans le monde de l’entreprise ». Et Thomas de citer en exemple les cours d’anglais, très pratiques, très orientés sur un apprentissage utile de la langue.
Ce qui lui fut très profitable lors de sa première expérience professionnelle, en Allemagne, pour le groupe Bosch. « J’ai passé deux ans à travailler sur piste d’essai pour la validation et la mise au point des systèmes châssis des véhicules. Tout s’est déroulé en anglais ! ». Un passage des plus constructifs : « j’ai effectué des missions sans doute plus importantes que ce que j’aurais connu en France. J’ai été mis tout de suite en confiance, en autonomie, en responsabilité ». Thomas a eu aussi l’occasion de vivre d’autres moments forts, comme la conduite sur lac gelé, au fin fond de la Suède, par - 30°, histoire de tester dans les conditions les plus difficiles le contrôle de traction.
Et l'école n'était jamais loin. Chez Bosch, il a été accueilli et conseillé par un ancien diplômé de l’ESIGELEC. « Il y a un esprit, des valeurs, des liens qui restent même quand on est sortis de l’école. On a toujours envie de garder le contact ».
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