« Elles bougent pour l’énergie » a ouvert les yeux sur les études scientifiques et techniques, et leurs débouchés métiers à des lycéennes et des collégiennes le 10 octobre dernier à l’ESIGELEC.
Il y avait beaucoup de concentration, mais aussi de questions (ce qui n’est pas toujours le cas et pas toujours facile à poser), dans l’amphi Charliat. La centaine de lycéennes et collégiennes venues de cinq établissements seinomarins étaient motivées et passionnées par l’édition normande de « Elles bougent pour l’énergie », organisée en partenariat avec Normandie Énergies. L’association « Elles bougent » a pour objectif de renforcer la mixité dans les entreprises des secteurs industriels et technologiques, en agissant notamment sur la formation, combattant les stéréotypes qui pèsent sur ces carrières. Et quoi de mieux pour montrer l’exemple que donner la parole à des femmes qui ont suivi des études d’ingénieur ou qui occupent des postes à responsabilité dans des entreprises industrielles ? C’est le choix qui a été fait par la Délégation régionale « Elles bougent Normandie », pilotée par CESI Rouen et l’ESIGELEC, la journée se poursuivant sur le terrain, par des visites de sites et des ateliers de démonstration.
Beaucoup de jeunes femmes dans les travées, des femmes à la table ronde et, puisqu’il est avant tout question tout de mixité, des mots très volontaristes ont été prononcés en ouverture par un homme, le Directeur Général de l’ESIGELEC, Étienne Craye. Il rappelait que « tous les métiers sont ouverts à tout le monde », et s’adressant directement aux élèves, leur martelait : « il est important que vous soyez convaincues que cela dépend de vous, que c’est vous qui allez vous déterminer. Ne dites pas : ce n’est pas fait pour moi. Les entreprises recrutent des femmes et des hommes ».
Si l’ESIGELEC n’accueille aujourd’hui que 25 % d’étudiantes, elle se mobilise pour démontrer, comme le souligne Étienne Craye que « la place des femmes est naturelle dans une école d’ingénieur.e.s ». L’ouverture du premier Girls Lounge de France, autour des technologies SAP, au sein de l’ESIGELEC, est un exemple des interactions mises en place entre futures ingénieures et entreprises.
Faire ses preuves
C’est l’énergie qui avait été choisie comme thème central de cette journée. Un secteur plus que porteur dans une région normande qui représente plus de 12 % de la production nationale et qui s’engage fortement dans la transition énergétique, combinant le nucléaire, le solaire, l’éolien, le pétrole, l’hydrogène, le biogaz… De nombreuses entreprises ont répondu présentes et ont contribué au succès de cette manifestation. Parmi elles, Engie Cofely, Bouygues Energies et Services, EDF, Dalkia, TechnipFMC, Vinci Energies, Terre Solaire, Eiffage Energie Systèmes, et bien entendu la Filière Normandie Energies, partenaire de l’événement.
« Travailler dans l’énergie, c’est trouver des solutions dans les nouveaux usages, les nouvelles ressources, l’innovation. Il faut des talents pour relever ces défis », précise Valérie Rai-Punsola, Déléguée Générale de Normandie Énergies. Des startups se créent, le secteur recrute (notamment en alternance) et offre de « fortes possibilités d’évolution ».
Motivées par les propos liminaires, bien préparées par leurs enseignants, les jeunes filles ont abordé tous les sujets importants face aux interlocutrices : le plafond de verre, l’inégalité des salaires, les remarques sexistes, le sentiment d’infériorité, le choix des filières… Elles ont entendu des réponses réalistes et positives, comme celle de Cécilia Inostoza, Directrice commerciale de Terre Solaire : « les femmes sont plus mises à l’épreuve que les hommes, c’est certain. Mais quand on a fait ses preuves, on est deux fois plus crédibles. Le premier frein à lever est celui de la confiance : soyez convaincues que vous avez autant de capacités et de bonnes idées que les autres ». Un message relayé par Sarah Himbert, cheffe d’équipe Systèmes d’Information EDF sur la centrale de Penly : « je suis une jeune femme, blonde, je ne suis pas ingénieure, cela a fait au départ beaucoup de handicaps. J’ai dû faire mes preuves, connaître un temps d’adaptabilité, mais une fois que c’est passé, que cela marche, on arrive vraiment à embarquer les gens ». Ce que confirme Gladys Perras, ingénieure en mécanique chez TechnipFMC : « les entreprises sont conscientes que les hommes et les femmes ont des qualités, des atouts complémentaires. Elles savent que des femmes dans des équipes d’hommes vont apporter un autre regard, de l’écoute, élargir les points de vue. Et, au final, permettre d’être plus performant ». « Ce sont les équipes mixtes qui amènent le plus de productivité », appuie Myriam Mourier, ingénieure pour l’école au rectorat.
« N’ayez pas peur de vous imposer, montrez votre curiosité, votre autonomie, votre envie d’apprendre. Ayez une posture professionnelle. Et profitez de toutes les ouvertures, de toutes les possibilités qu’offrent un diplôme d’ingénieure », c’est la conclusion que chacune des témoins apportait en substance. Sans oublier, comme le glissait une enseignante que « c’est aussi en amont que cela se joue », c’est-à-dire bien avant le monde de l’entreprise, au sein de l’Éducation Nationale. C’était tout l’intérêt de la journée « Elles Bougent ». Donner envie et montrer que c’est possible. Le pari a été gagné.
Contact : Nora Laredj, Responsable Promotion, nora.laredj@esigelec.fr